lundi 23 mars 2009

À un fil...

C'est une bien triste histoire que j'ai à raconter aujourd'hui. Il est arrivé un grand malheur au bureau cet avant-midi : un homme est décédé.

J'avoue ne pas avoir été témoin directement de l'événement, mais celà ne m'a pas empêcher d'être tout de même troublée des événements.

Cet homme, un visiteur, venu rencontrer une collègue pour une soumission. Tout semblait bien se dérouler et il a passé près d'une demie-heure dans son bureau à discuter affaire avant que la tragédie ne se produise.

Au bout d'un moment, j'ai vu passer cette même collègue en courant devant mon bureau pour aller alerter la secrétaire de direction qu'elle ne savait pas ce que cet individu avait dans son bureau. J'avoue, que sur le coup, j'ai pensé qu'il était peut être devenu aggressif ou indécent, mais quand j'ai vu tout le branle-bas de combat s'opérer, j'ai su que c'était une question de vie ou de mort.

L'homme s'était renversé sur la chaise, en plein arrêt cardiaque, et plusieurs employés s'affairaient déjà autour de lui : un donnait le massage cardiaque et la respiration artificielle, une autre lui tenait la main, une autre lui parlait pour essayer de le garder conscient, une autre tenait la conversation avec le préposé du 911...

Les ambulanciers sont finalement arrivés, armés de défibrilateur et masque à oxygène et ont tenté tout ce qui leur était possible pour réchapper le malheureux. Même si nous n'avons pas eu de confirmation officielle du décès, l'homme a quitté sur une civière... il était bleu, il ne respirait pas et n'avait pas de pouls.

Le tout s'est déroulé tellement rapidement, alors que durant nous avions l'impression que ça a duré une éternité. En tout, près de 25 minutes se sont écoulées entre le moment où le malaise est survenu et le moment où les ambulanciers ont quitté l'édifice.

J'ai été sous le choc tout le restant de la journée, et ce, même si je ne suis pas intervenue directement auprès de lui. J'entendais tout ce qui se passait derrrière, les gens qui s'affairaient près de lui, et je me sentais très mal, avoir été sur les lieux, il est possible que je n'aurais pas su comment réagir, je me sentais étourdie, très faible et en chute de pression, juste à entendre ce qui se passait...

Ce soir, ça va mieux, mais je ne peux m'empêcher de penser à sa famille... Pendant que j'écris tranquillement ce blog, une veuve pleure probablement son mari disparu et je ne peux oser imaginer ce qu'elle ressent... Je ne peux oser imaginer comment elle s'est senti quand on lui a téléphoner pour lui annoncer... Je ne peux qu'imaginer que ça aurait pu être Toi, ou un membre de ma famille...

Je ne connaissais pas cet homme, je ne lui avais jamais parlé, je ne l'avais même jamais vu auparavant... La vie ne tient qu'à un fil : une seconde il vivait, la seconde suivante il faisait déjà partie de l'histoire... un instant il était... l'instant d'ensuite il n'était plus...

Ces dernières paroles dans ce monde, alors conscient du malaise qui s'annonçait, furent : " Je pense que je vais avoir un problème...", puis il s'est éteint... tout simplement...

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