mercredi 21 mars 2007

Entre les deux mon coeur balance...

Vous êtes vous déjà retrouvé dans la vie face à deux possibilités diamétralement opposées en ne sachant pas laquelle des deux est davantage souhaitable?

Je dois vous affirmer que pour ma part, ça m'arrive continuellement. Et j'irais même jusqu'à dire que c'est le plus grand drame de ma vie. On dirait que je n'arrive pas à me brancher lorsque j'ai le choix entre plusieurs possibilités. Je tourne et retourne dans ma tête chacune des avenues. Tantôt l'une me paraît meilleure, tantôt c'est l'autre. C'est un perpétuel cauchemar.

Règle générale, ces tourments font partie de mes loisirs. Est-ce que je préfère aller au cinéma ou louer un DVD? Est-ce que je préfère un souper au restaurant ou bien un petit souper romantique à la maison? Je préfère sortir ou rester tranquille? Arghhhhhhhhhhh c'est à s'arracher les cheveux !

Cette fâcheuse tendance, issue probablement de mon signe astrologique (eh oui... je suis balance), me cause également bien des soucis qui ne font pas nécessairement partie du quotidien. Je m'explique. Il m'arrive parfois d'être déchirée entre deux sentiments contradictoires, entre deux perceptions opposées, entre deux émotions parallèles et de devoir trancher à savoir laquelle est la plus appropriée à la situation présente.

Ouch ! Je n'avais pas réalisé à quel point cela pouvait être difficile à gérer pour moi. On dirait que je n'arrive pas à déterminer ce qui est bien à travers la panoplie d'émotions qui se présentent à moi...

D'une part, je suis une fille empathique, compréhensive et très rationnelle... Je suis en mesure de comprendre les situations qui ne sont pas évidentes et de comprendre peut être mieux que quiconque le contexte difficile dans lequel quelqu'un peut évoluer.

D'autre part, je suis un être humain qui a des désirs, des pulsions et des états d'âmes... ce qui nous ramène à un caractère qui frôle l'égoïsme parce que le contexte ne s'apparente pas du tout à ce que moi j'aurais envie.

Entre les deux mon coeur balance.... Qu'est-ce que je fais? Laquelle des deux émotions dois-je présenter? Parce que les deux, à mon sens, sont valables pour des raisons différentes... Les deux ont également des moins bons côtés.

Si je demeure empathique, je me néglige moi... Aux yeux de la société, mon comportement est parfaitement acceptable, voire même très sage. Par contre, je mets de côté ce que moi je ressens et c'est là que je me sens incomprise, que j'ai l'impression de passer en dernier, que j'ai de la peine sans pouvoir exprimer ou en faire part à la personne concernée.

Parallèlement, si je m'écoute et que j'exprime haut et fort ce que je pense, alors là, j'ai l'air, n'ayons pas peur des mots, franchement égoïste et de mauvaise foi. Comme si j'en n'avais rien à foutre de ce que les autres puissent penser ou ressentir... Je ne me sens pas nécessairement mieux, malgré le fait d'avoir laissé savoir aux gens qui m'entourent mon opinion.

Comment trouver un équilibre entre deux éléments aussi incompatibles? Parce qu'elle est là, la question. Il faut savoir doser... Voilà qui porte à réflexion...

Pour reprendre les éléments de la théorie de Freud, d'un côté il y a le Ça - qui est désir et pulsion, de l'autre le Surmoi - conscience du bien et du mal et entre les deux le Moi qui se trouve à être la personnalité profonde... Une perpétuelle bataille de coqs entre le Ça et le Surmoi et qui doit trancher? Qui doit parler plus fort que les deux autres? Eh bien c'est le Moi.

Je me souviens avoir dit un jour, à la blague, à une amie : " Mon Surmoi m'écrase !!! " et elle m'avait répondu : " Alors renforce ton Moi, fais des poids et haltères !" Sur le coup, j'avoue ne pas avoir compris ce qu'elle voulait dire...

Aujourd'hui, je pense qu'elle voulait parler de l'émergence de ma personnalité. Quand on est tout petit, on se fait dicter notre conduite à gauche et à droite : la famille, l'école, les équipes sportives, les associations, les religions, la société, etc. On est bombardé de règles et de lignes de conduite. On suit, comme un mouton, les pas faits dans la neige par nos prédecesseurs. Parce que c'est ainsi, parce qu'on nous le dit, sans trop se poser de question. On subit, d'une quelconque façon, sa propre vie.

Parrallèment à ça, surgissent en nous des souhaits, des désirs, des envies, des aspirations qui nous sont propres et qui ne regardent nullement le monde dans lequel nous vivons. On veut s'individualiser, on veut s'affirmer, on clâme haut et fort notre unicité. On veut être reconnu pour qui on est et se distinguer de la masse. On veut faire comme bon nous semble et ne pas devoir rendre de compte à personne.

Le Moi vient en quelque sorte faire l'arbitre entre les deux autres. Si l'un des deux est trop puissant, on n'est pas bien avec nous-mêmes... Il faut savoir mettre son pied par terre. Plus le Moi est fort, plus on a l'impression d'avoir le contrôle sur sa vie, de pouvoir déterminer ce qui nous rend heureux ou non, mais surtout d'avoir le choix de l'un ou de l'autre sans se poser de question existentielle à chaque fois.

Alors voilà un peu où j'en suis. Je présume que mon Moi doit faire encore un peu de gym avant d'être parfaitement à l'aise dans ce genre de situation.

Je pense que ce n'est pas ce soir que je vais régler ce débat de société. Je devrais m'attaquer à quelque chose de plus simple et de plus évident à résoudre : Lequel vient en premier, l'oeuf ou la poule?

Hum... hum... hum...

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