vendredi 2 mars 2007

Loin des yeux... près du coeur?

Loin des yeux, loin du coeur... Vous avez sûrement déjà entendu ce dicton populaire au moins une fois dans votre vie. Peut-être même l'avez-vous utilisé pour définir votre propre contexte amoureux?

Pour ma part, je me questionne sur la pertinance de ce dicton. Pour être parfaitement honnête, je n'ai jamais cru à ces phrases préfabriquées qu'on appose systématiquement à sa réalité comme un "sticker" sur un "case" de guitare.

Comment peut-on emprunter la réalité situationnelle de quelqu'un d'inconnu, sans connaître son contexte de vie? Comment peut-on affirmer, hors de tout doute raisonnable, que notre situation est exactement la même que celle qu'a vécue l'auteur de cette phrase? Auteur qui est fort probablement décédé à l'heure actuelle, donc il n'existe aucune façon de prouver la concordance de cette affirmation... On devrait plutôt chercher nos propres interprétations et créer nos propres dictons.

Chaque relation est différente en soi, chaque individu est différent en soi. Chacun à sa façon de penser. Il devrait y avoir autant de définitions que d'individus... 6 598 584 479 façons différentes de définir un contexte amoureux. Donc, 6 598 584 479 dictons populaires.

Pour ma part, loin des yeux, loin du coeur est un non-sens pur et simple. Il n'est pas nécessaire de voir pour ressentir, pour espérer, pour désirer, pour aimer... La première chose qu'on fait, lorsqu'on se retrouve en présence de l'être aimé est - justement - de fermer les yeux pour mieux ressentir l'intimité...

Je pense que la distance à sa part de charme. Elle brise la routine, elle laisse le temps de s'ennuyer... de se positionner par rapport à soi-même versus son/sa partenaire de vie... de réaliser que l'autre nous manque... de réaliser l'intensité de son propre attachement pour l'autre... Elle nous incite à profiter davantage des petits moments de bonheur passés ensemble.

On prend dès lors conscience du temps qui passe... Parfois il semble interminable, d'autre fois, il file comme l'éclair...

La distance peut réussir à ébranler notre immobilisme individuel profond. Wakefield avait dit, et je cite : "La souffrance est un agent motivateur." Je pourrais transposer cette citation et dire que la distance peut aussi être un agent motivateur. On peut remettre beaucoup de choses en perspective lorsqu'on vit une relation à distance... Il faut simplement se laisser la chance de cheminer seul et de cheminer à deux... de rester perméable aux idées et aux envies qui nous bombardent sans cesse, même les plus folles...

N'est-ce pas justement les idées les plus folles qui ont amener les plus grandes innovations, les plus grandes réalisations et les plus grandes découvertes de ce monde???

Un rêve fou... lointain : Être enfin avec toi, tout près, peu importe le moment... Est-il innacessible...? Pas forcément... Rien n'est définitif, rien n'est immuable...

Le monde tourne... moi, je tourne avec lui et toi, tu tournes aussi...

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